Le "Minoca", une crise cardiaque sous-traitée en particulier chez les femmes
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Le "Minoca", une crise cardiaque sous-traitée en particulier chez les femmes
Une étude de l'université de l'Alberta montre qu'un nombre important d'infarctus du myocarde n'obtient pas de traitement nécessaire et pour cause, il s'agit d'une forme de crise cardiaque sans les artères coronaires obstruées ce qui rend le diagnostic plus difficile. Les femmes sont particulièrement à risque.
L'infarctus du myocarde, aussi appelé crise cardiaque, est la destruction d'une partie du muscle cardiaque (myocarde). L'infarctus se produit lorsque cette partie du cœur n'est plus irriguée par le sang et fait suite à l'obstruction d'une artère coronaire. Des chercheurs de l'université d'Alberta ont publié une étude qui alerte sur une nouvelle catégorie de crise cardiaque, non causée par des artères obstruées. Appelée Minoca (Myocardial infarction with non obstructive coronary arteries) cette dernière, peu connue, serait de plus en plus courante surtout chez les femmes. Cette prise de conscience leur est venue pendant une étude de 12 ans qui comptait 36 000 patients hospitalisés après une crise cardiaque.
Ils ont constaté pendant ce suivi que 6% de ces patients ont été touchés par ce type de crise cardiaque. Pour les chercheurs, il s'agit d'une énigme clinique car les investigations sur ce sujet sont limitées. Par exemple, le fait que les femmes soient deux fois plus touchées par rapport aux hommes sans pouvoir expliquer pourquoi. Quant aux causes possibles, les chercheurs en ont identifié plusieurs. A savoir une minuscule rupture ou déchirure de l'artère qui n'est pas visible sans équipement spécialisé, une petite accumulation de caillots qui n'est pas visible au cours d'une angiographie coronaire, une inflammation du muscle cardiaque ou encore un dysfonctionnement du muscle cardiaque induit par le stress.
« Historiquement, le Minoca a été considéré comme une affection bénigne, et les patients sont généralement renvoyés chez eux sans aucun traitement ou conseil de style de vie », explique Kevin Bainey, cardiologue qui a participé à l'étude. « Pourtant, après un an, 5% des patients ont eu une autre crise cardiaque ou sont morts d'une crise cardiaque, ce qui est frappant puisque les patients ayant une artère coronaire obstruée ont 9% de risques de subir une nouvelle attaque ou de mourir dans l'année. » Cette étude est la première au monde à s'intéresser au Minoca sur le long terme et la première à déclarer que cette condition comprend des causes moins connues et à tort considérées comme bénignes.
« Non seulement nous avons constaté que le pronostic ne faisait qu'empirer avec le temps, mais il est avéré qu'après cinq ans, 11% des patients avec un Minoca étaient susceptibles de mourir ou de subir une deuxième crise cardiaque, contre 16% des patients cardiaques dont les artères étaient bloquées », ajoute le médecin. C'est à cause de cette méconnaissance et du fait que les patients ne présentent pas d'artères bloquées durant les examens que les médecins ont tendance à minimiser ce type d'infarctus et à fournir peu d'informations. « Ils renvoient les patients chez eux en leur disant de ne pas s'inquiéter. Cependant de nombreuses causes du Minoca répondent aux thérapies ciblées », souligne-t-il.
Ainsi, l'étude permet de constater que seulement 40% des patients qui ont présenté un infarctus de type Minoca reçoivent une médication appropriée, comme des médicaments hypocholestérolémiants qui pourraient potentiellement réduire le risque d'une deuxième crise cardiaque ou de décès. « Les patients doivent savoir que ce problème est réel et peut avoir des conséquences. Ils doivent donc interroger leur médecin pour avoir plus d'informations sur leur état et sur les moyens de prévenir une deuxième crise cardiaque. Il ne fait aucun doute que lorsque nous identifions cette condition, nous devons être plus vigilants et déterminer la cause», conclut Kevin Bainey.
Pour prévenir le risque, ce dernier indique que les recommandations sont les mêmes que pour l'infarctus classique : une activité physique régulière, une alimentation variée et équilibrée, et pas de tabac. Sur le sujet, la société européenne de cardiologie précise que ses signes d'alerte sont les mêmes que pour l'AVC ischémique qui représente 80% de l’ensemble des AVC. Il peut s'agir d'une faiblesse ou paralysie brutale d'un bras, d'une jambe, de la face ou d'une moitié du corps, de difficultés à parler (gêne à trouver ses mots, utilisation d'un jargon incompréhensible) et de troubles de la vision. Mais il ne faut pas oublier que les femmes peuvent ne pas présenter ces symptômes classiques : fatigue, essoufflement, palpitations, troubles digestifs...
Source de l'article : Le "Minoca", une crise cardiaque sous-traitée | Santé Magazine (santemagazine.fr)
L'infarctus du myocarde, aussi appelé crise cardiaque, est la destruction d'une partie du muscle cardiaque (myocarde). L'infarctus se produit lorsque cette partie du cœur n'est plus irriguée par le sang et fait suite à l'obstruction d'une artère coronaire. Des chercheurs de l'université d'Alberta ont publié une étude qui alerte sur une nouvelle catégorie de crise cardiaque, non causée par des artères obstruées. Appelée Minoca (Myocardial infarction with non obstructive coronary arteries) cette dernière, peu connue, serait de plus en plus courante surtout chez les femmes. Cette prise de conscience leur est venue pendant une étude de 12 ans qui comptait 36 000 patients hospitalisés après une crise cardiaque.
Ils ont constaté pendant ce suivi que 6% de ces patients ont été touchés par ce type de crise cardiaque. Pour les chercheurs, il s'agit d'une énigme clinique car les investigations sur ce sujet sont limitées. Par exemple, le fait que les femmes soient deux fois plus touchées par rapport aux hommes sans pouvoir expliquer pourquoi. Quant aux causes possibles, les chercheurs en ont identifié plusieurs. A savoir une minuscule rupture ou déchirure de l'artère qui n'est pas visible sans équipement spécialisé, une petite accumulation de caillots qui n'est pas visible au cours d'une angiographie coronaire, une inflammation du muscle cardiaque ou encore un dysfonctionnement du muscle cardiaque induit par le stress.
Une condition plus grave qu'elle n'en a l'air
« Historiquement, le Minoca a été considéré comme une affection bénigne, et les patients sont généralement renvoyés chez eux sans aucun traitement ou conseil de style de vie », explique Kevin Bainey, cardiologue qui a participé à l'étude. « Pourtant, après un an, 5% des patients ont eu une autre crise cardiaque ou sont morts d'une crise cardiaque, ce qui est frappant puisque les patients ayant une artère coronaire obstruée ont 9% de risques de subir une nouvelle attaque ou de mourir dans l'année. » Cette étude est la première au monde à s'intéresser au Minoca sur le long terme et la première à déclarer que cette condition comprend des causes moins connues et à tort considérées comme bénignes.
« Non seulement nous avons constaté que le pronostic ne faisait qu'empirer avec le temps, mais il est avéré qu'après cinq ans, 11% des patients avec un Minoca étaient susceptibles de mourir ou de subir une deuxième crise cardiaque, contre 16% des patients cardiaques dont les artères étaient bloquées », ajoute le médecin. C'est à cause de cette méconnaissance et du fait que les patients ne présentent pas d'artères bloquées durant les examens que les médecins ont tendance à minimiser ce type d'infarctus et à fournir peu d'informations. « Ils renvoient les patients chez eux en leur disant de ne pas s'inquiéter. Cependant de nombreuses causes du Minoca répondent aux thérapies ciblées », souligne-t-il.
Une bonne hygiène de vie comme prévention
Ainsi, l'étude permet de constater que seulement 40% des patients qui ont présenté un infarctus de type Minoca reçoivent une médication appropriée, comme des médicaments hypocholestérolémiants qui pourraient potentiellement réduire le risque d'une deuxième crise cardiaque ou de décès. « Les patients doivent savoir que ce problème est réel et peut avoir des conséquences. Ils doivent donc interroger leur médecin pour avoir plus d'informations sur leur état et sur les moyens de prévenir une deuxième crise cardiaque. Il ne fait aucun doute que lorsque nous identifions cette condition, nous devons être plus vigilants et déterminer la cause», conclut Kevin Bainey.
Pour prévenir le risque, ce dernier indique que les recommandations sont les mêmes que pour l'infarctus classique : une activité physique régulière, une alimentation variée et équilibrée, et pas de tabac. Sur le sujet, la société européenne de cardiologie précise que ses signes d'alerte sont les mêmes que pour l'AVC ischémique qui représente 80% de l’ensemble des AVC. Il peut s'agir d'une faiblesse ou paralysie brutale d'un bras, d'une jambe, de la face ou d'une moitié du corps, de difficultés à parler (gêne à trouver ses mots, utilisation d'un jargon incompréhensible) et de troubles de la vision. Mais il ne faut pas oublier que les femmes peuvent ne pas présenter ces symptômes classiques : fatigue, essoufflement, palpitations, troubles digestifs...
Source de l'article : Le "Minoca", une crise cardiaque sous-traitée | Santé Magazine (santemagazine.fr)
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